
Cette année Lorient accueille les Itinéraires Graphiques #8 du 12 octobre au 15 décembre 2024. L’occasion pour les étudiant.e.s en AVJ d’écrire sur ce qu’iels ont découvert.
Anaïck Moriceau
Les couleurs sont autoritaires et règnent en presque maître sur le monde illustré d’Anaïck Moriceau. Pour cette édition 2024 d’Itinéraires Graphiques, la sérigraphe et éditrice briochine expose un peu plus d’une vingtaine d’œuvres à la médiathèque François Mitterrand de Lorient.
Formée aux beaux-arts de Rennes puis à l’Ecole nationale supérieure d’arts visuels de La Cambre (Bruxelles), celle qui s’est spécialisée en design graphique porte une vision participative de la sérigraphie. Sophie Glasser, Mathew Feyld, Jochen Gerner, Eva Taulois…les images présentées au public sont anonymes mais pas orphelines. Elles sont le fruit de collaborations entre Anaïck Moriceau et ces autres artistes. Depuis 2007, elle édite et imprime des travaux du monde entier.
Seule réalisation qui porte son nom dans l’exposition : un vase rayé vert et noir qui tente de repousser, gêné par ses ballonnements, les limites de la toile blanche alors qu’une timide fleur rouge s’accroche à son cou. Elle en partage la conception avec la céramiste américaine Jessica Hans. Alors que l’éditrice feuilletait un magazine sur les plantes (en bonne adoratrice des fleurs), elle trébucha sur le travail de sa consœur. Une rencontre accidentelle qui mènera à une résidence dans son atelier de Saint-Brieuc où elle reçoit chaque été un.e nouvel.le invité.e
Au centre de l’espace d’exposition sont disposées des photos et des palettes de couleurs sur 17 ans. Des archives de son premier atelier, d’elle, de ses enfants, d’autres auteurs ainsi que de ses réalisations. L’œil du spectateur peut ainsi effectuer des allers-retours à sa guise qui permettent d’éclairer la sélection de l’éditrice. Comme un puzzle, les pièces s’assemblent. Abstraction, objets du quotidien, distorsion…le point commun reste la toute puissante couleur vous l’aurez compris.
Alicia Arquetoux
Sergei Pavlov – Echo
La biennale des Itinéraires Graphiques met en lumières le travail de treize artistes en mêlant plusieurs disciplines à travers sept expositions dans quatre villes du Morbihan aux alentours de Lorient. Dans le cadre de cette 8e édition, du 12 octobre au 15 décembre 2024, Le Lieu de la Photographie a ouvert ses portes à sa dernière exposition de l’année en accueillant Sergei Pavlov.
L’artiste navigue entre Helsinki, Paris et Tokyo. D’abord repéré pour ses photographies de mode, une partie de son travail raconte sa vie de façon documentaire. Il travaille uniquement avec de la photographie analogique noir et blanc.
Son travail, exposé au Lieu de la Photographie, regroupe une dizaine de ses images ainsi qu’une édition imprimée où se trouvent d’autres photos de la même série. Il s’agit d’un ensemble de portraits. Ces clichés, en noir et blanc, sont ceux de ses ami.es ou de sa grand-mère choisie de la communauté queer de Tokyo. La plupart des personnes sont présentées de dos. Certain.es sont de face, parfois de très près. Aucun d’entre eux n’est habillé, il y a de la peau à perte de vue. Le fait de les voir nus, de dos, pourrait placer le spectateur en position de voyeuriste. Mais cette idée est contrebalancée par le format des images, d’environ deux mètres sur trois. On se sent petits face à ces images. L’artiste nous invite plutôt à contempler ces portraits, comme les modèles contemplent le paysage qui semble s’offrir devant eux. Ils ont l’air apaisés, calmes.
Dans la démarche documentaire que l’artiste a en photographiant ses amis et son quotidien, il y a aussi un côté autobiographique. Un portrait notamment, au fond de la salle, de deux personnes qui s’enlacent, nous invite dans l’intimité de tous ces individus et de la sienne en même temps. L’un est de dos, l’autre nous fait face et nous regarde. Ses yeux nous plongent dans la douceur qui émane de l’ensemble, du quotidien de ces amitiés. Dans l’édition, présentée au centre de la salle, on peut voir d’autres photos, d’autres portraits. On y retrouve plus de visages. Parfois très rapprochés. De certains yeux s’échappent des larmes. Le papier de ce livre photo est très fin, il semble fragile. Quand je suis arrivée, il était fermé. En l’ouvrant j’ai eu l’impression de me glisser dans les souvenirs de l’artiste. Parfois, entre deux photos de ses amis, on découvre le cliché d’un paysage. La mer qui se fracasse contre des rochers. De la neige sur une statue qui semble endormie. Le temps semble suspendu, on apprécie le grain des photos, la douceur du papier. On s’égare un moment dans ses souvenirs, comme s’ils nous appartenaient aussi.
Rebecca Daniel
Dans le cadre des Itinéraires graphiques 2024, la galerie du Faouëdic présente l’exposition « Panorama » réunissant 5 artistes et designeur·euses. Iels ont pour point commun une approche transversale et expérimentale, tout en partageant un intérêt pour la couleur.
L’entrée de la galerie donne un aperçu du travail de Damien Poulain. Celui-ci n’est pas tant habitué à cette manière de mettre en avant sa pratique. Se considérant comme artiste « nomade », par l’emploi de matériaux légers et facilement transportables, il a plutôt tendance à vouloir investir l’espace public ou montrer ses réalisations en extérieur. Ici était mis en avant ses peintures en série, un mode de production assez courant pour Damien Poulain. Avec Painting the Territory, Shapes ou encore Men at Windows, il nous est proposé de voir le monde autrement. Damien Poulain reformule ce qu’il observe par des formes et des palettes de couleurs très variées. De nombreux tissus sont exposés aussi, où son employés des formes et des couleurs très particulières.

Avec sa série People Power, il va même plus loin, en faisant référence à de nombreuses chansons populaires telles que Get Up, Stand Up de Bob Marley and The Wailers, ou encore Beds Are Burning de Midnight Oil. Ici, il reprend le support de la bannière pour mettre en avant des titres de chansons à revendications fortes.
Enfin, il cherche aussi à créer des ponts avec le public, par son ensemble de tabourets Let’s Meet. De nouveau, la couleur est présente dans les objets créés, avec l’orange des pieds et le jaune des sièges. Il ajoute à la surface de ceux-ci plusieurs bandeaux noirs qui forment des « smileys ». Enfants comme adultes peuvent s’y installer et se rencontrer par ce biais-là.
Dans l’autre salle du rez-de-chaussée sont présentées les œuvres de trois autres créateur·ices :
D’abord Nathalie Du Pasquier, avec trois estampes modulables, qu’elle a imaginées pour les Itinéraires graphiques. Sur fond blanc, orange ou bleu clair, se superposent ou s’imbriquent lignes, cercles, rectangles, et d’autres formes géométriques, parfois pleines ou vides…
Il y a un écho avec ses recherches produites dans ses carnets et éditions personnelles, même si ici, il s’agit d’un tout nouveau chapitre créatif qu’elle entame. Elle assume encore plus son attrait pour l’abstraction, là où pendant très longtemps, elle avait produit des natures mortes composées d’objets.
Des productions de Pierre Charpin sont mises en avant sur tout un mur, à côté de celles de Nathalie. Tout un ensemble de dessins aux techniques et processus variés sont exposés. On peut voir aussi de nombreuses impressions, aux textures et aux rendus très différents.
Par exemple, trois sérigraphies et un dessin original de la même forme sont mis au mur, entre autres. La forme créée par la superposition de trames ressemble à un triangle avec une sorte de chapiteau.
Mais ce qu’évoque la forme n’est pas important ici. En général, Pierre ne cherche pas à représenter quoi que ce soit, sinon le geste en lui-même. Ce qui lui importe vraiment est le rapport aux supports, aux textures, à ce qu’une technique employée peut produire
Julie Safirstein présente de son côté un tout nouvel ensemble de créations. Elle a souvent l’habitude et l’envie de partir de l’apprentissage d’une nouvelle technique et d’un nouveau médium pour entamer une série de productions. Ici, elle a expérimenté les techniques de l’embossage et du gaufrage.
Toujours par un emploi des couleurs important et une utilisation de formes géométriques simples, elle cherche à créer des sortes d’illusions et à questionner notre perception. Avec sa série Folded Shapes, elle cherche à nous faire croire que les formes se plient sur elles-mêmes.
Elle reprend des figures très simplistes, rondes ou rectangulaires, en les peignant en bleu foncé, magenta, vert, violet ou encore marron. Mais chacune n’est pas complète, par l’effet procuré par la technique d’embossage.
À l’étage, les peintures et les illustrations de Yûichi Yokoyama montrent des éléments caractéristiques de sa vision du monde. Ses personnages par exemple sont assez particuliers, figures humanoïdes, géométriques et inexpressives. Il souhaite s’éloigner en les mettant en scène de tout ce qui se rapproche de l’émotion et des sentiments.
Un aperçu de son processus de travail en bande dessinée est exposé, avec la présence de plusieurs croquis de certaines de ses œuvres.
Une planche complète et finalisée est imprimée en grand format. Elle est réalisée en noir et blanc comme beaucoup de sa production en bande dessinée. Il ne s’agit pas d’un extrait d’ouvrage, mais bien d’une histoire complète. Deux personnages commentent la ressemblance entre personnages via des photos et l’histoire s’arrête là. Yûichi n’a pas besoin de développer toute une narration complexe et prenante, ce n’est pas ce qui l’intéresse.
L’ensemble, mis en avant, souligne le caractère très original de l’approche de la bande dessinée de Yûichi Yokoyama. Il va même jusqu’à la nommer « néomanga ».
Chacun·es des créateur·ices exposés offre la possibilité de s’évader un moment. Iels nous amènent à regarder autrement le champ du design et des arts. Cette exploration montre des manières variées de créer et de réfléchir aux formes de créations, en étant à la fois inspirante ou sinon étonnante.
Florian Truillet
Yûichi YOKOYAMA
Galerie du Faouëdic
Après son exposition de bande dessinée au Centre Pompidou cet été, Yûichi YOKOYAMA présente à la Galerie du Faouëdic, dans le cadre des Itinéraires Graphiques 2024. Un ensemble hétéroclite et coloré de collages méticuleux, de peintures bigarrées, et de storyboards foisonnants, à l’image de son énergie d’exécution.
Le peintre et illustrateur japonais, né en 1967 dans la préfecture de Miyazaki, a fait évoluer sa pratique de la peinture vers l’illustration, puis la bande-dessinée, dans des travaux qu’il qualifie de “néo-manga1”. Un art qui se rapproche du manga underground, et du cinéma d’auteur. Yûichi YOKOYAMA refuse toutefois d’être catégorisé comme mangaka. Son dessin ignore les influences et les écoles, et se place difficilement dans une catégorie établie. L’auteur a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives, au Japon et à l’international.
En évoluant dans la galerie du Faouëdic, on gravit les escaliers pour découvrir le travail de l’artiste, exposé le long des coursives. YOKOYAMA s’évertue à décrire le temps qui passe à travers des moyens visuels figés. Son œuvre est bruyante pour l’oeil : les onomatopées, omniprésentes, matérialisent un boucan urbain, créant un raffut serré de voitures qui klaxonnent, d’avions qui décollent, de turbines mécaniques. La bande-dessinée est pour l’artiste un médium de choix pour figurer l’écoulement temporel : à travers la taille et la densité des cases, l’artiste exprime la durée, ainsi que la linérarité – ou l’irrégularité – du temps.
Ce monde que YOKOYAMA explore et offre à la vue du.de la lecteur.rice est un en-dehors fragmentaire. Composé de volumes simples et d’architectures abstraites, cet univers est une imbrication géométrique de formes striées, dans lequel la ligne droite est reine. Ses visages, masculins, multiformes et inexpressifs, sont un objet central dans son œuvre. Son travail est marqué par une absence d’intrigue pour ces mystérieux personnages. A l’issue de cette parenthèse foisonnante et bariolée, on a l’impression d’avoir, nous aussi, embrassé la temporalité choisie par l’artiste, et été immergé.e dans ce tumulte visuel, comme s’il était audible.
Marie Lepage
Itinéraires Graphiques – Galerie du Faouëdic.
J’ai peu de lien avec le graphisme et ses techniques mais souvent je trouve ça beau. Et c’est exactement ce que l’exposition Panorama à la Galerie du Faouëdic propose : du beau, des couleurs, des formes, des textures qui captent le regard. Je ne suis pas la seule à aimer comme le témoigne le livre d’or.
Dans la première salle, on découvre le travail de Damien Poulain, un artiste nomade qui réalise des œuvres en petit format transportables ou pliables. L’exposition dévoile plusieurs de ses créations, témoignant de sa façon de voir le monde. Celui-ci fait de la paréidolie, il distingue des visages dans les moindres détails de son environnement, il les collectionne en les dessinant. C’est donc accompagné de ces visages qu’il rencontre des endroits, chaque nouvelle exploration lui donne de la matière pour extraire des formes et des couleurs. De l’autre côté du mur, sont accrochés les typons qui ont servi à la réalisation des sérigraphies présentes dans l’exposition afin d’offrir une vision complète du processus créatif.
Dans la grande salle trois artistes sont réuni.e.s, Pierre Charpin, Nathalie du Pasquier et Julie Safirstein.
Le premier, designer de formation, est un passionné de la ligne. Ses œuvres personnelles sont des expérimentations multiples, où tout peut devenir un prétexte à création. Il utilise divers matériaux qu’il glane et les mélange avec différentes techniques. On découvre : une ligne à l’encre de chine sur un papier d’emballage, des gommettes colorées dans un tableau noir réalisé en lithographie des points de couleur aux feutres sur une sérigraphie… Au total sur le mur on compte une dizaine de technique différentes.
Face à lui, Julie Safirstein surprend avec des couleurs vibrantes. En s’approchant, on découvre qu’une feuille pliée n’en est pas une. Le papier est poussé ou enfoncé un travail subtil de relief s’offre au spectateur. L’artiste propose ici des expérimentations multiples autour du gaufrage et de l’embossage.
Un peu plus loin, le travail de Nathalie du Pasquier dénote dans cet espace, où l’on n’avait vu que des œuvres originales, où l’on perçoit le geste des artistes. Ici, nous sommes face à des impressions, des premiers jets d’un travail que l’artiste considère comme modulable et qui évoluera sans doute. Ces tirages représentent des formes géométriques et des motifs qui peuvent évoques des constructions architecturales et des intérieurs de maison.
À l’étage, on découvre l’univers de Yuichi Yokoyama, un artiste japonais qui refuse d’être catégorisé comme mangaka. Son travail de bande dessinée se distingue par l’absence d’intrigue et la présence de personnages inexpressifs portant des costumes et des masques farfelus : l’homme oiseau, l’homme avion, Jean-Sébastien Bach, ou encore l’homme kebab. Dans les coursives de la galerie, des esquisses de ses planches sont exposées, ainsi qu’une galerie de portraits. On trouve également une bande dessinée où deux personnages commentent de façon humoristique les autres protagonistes qu’ils voient en photo.
Cette exposition, permet aux visiteurs de découvre beaucoup de technique et d’univers différents. Elle nous présente plein de possibilités dans les explorations graphiques. Elle propose surtout une parenthèse colorée sous le ciel de Lorient souvent gris à cette saison.
Lou-Anne Oléron
De la joie dans le creux de l’automne
Fanette Mellier – Voir double à l’occasion
Dans la pièce de l’exposition, située au cœur de l’Ecole Européenne Supérieure d’Art de Bretagne de Lorient, la lumière est électrique et les notes de couleurs nous parviennent avec intérêt. Fanette Mellier, capte notre œil dans cette 8ème édition des Itinéraires Graphiques. Ce dessein, c’est-à-dire, l’exposition typographique nous offre des formes diverses composées par les plis des affiches. On assiste ici à une rétrospective de ses travaux des dernières années.
Rapidement, on comprend qu’un jeu de lecture s’étend devant nous. La forme et la taille de la galerie rendent difficile la lecture, il manque quelques mètres de recul pour avoir une vue d’ensemble et pouvoir lire la phrase dans son intégralité. En effet, devant nous sont exposées 21 affiches et c’est après plusieurs essais que les mots se décryptent, les affiches pliées forment des lettres : « Voir double à l’occasion ». Composée par Betty Bone, la poésie de cette phrase/de ce vers nous envahit et nous transporte dans les champs des couleurs et des formes.
À la fois variées, les couleurs atteignent une cohérence certaine grâce au vert du pli qui revient sur toutes ses affiches. Lors du vernissage de l’exposition, Fannette Mellier nous a confié qu’elle avait choisi ce vert pour jouer avec les codes de publicitaire de certaines entreprises qui cherchent à se donner une image écologique par l’utilisation de mots ou de couleurs alors qu’en réalité elles détruisent la planète. Ce vert sert également à rappeler le recyclage graphique qu’elle réalise ici même par la réutilisation d’anciennes affiches retravaillées en vue de l’exposition des Itinéraires Graphiques.
L’acte de recyclage est au cœur de son exposition. Par le choix d’affiches choisies parmi ses archives, affiches qu’elle avait réalisées pour divers évènements culturels notamment, Fanette Mellier dévoile son travail des dernières années. Malgré la transformation des affiches originales et les surimpressions successives, on distingue toujours, pour plusieurs d’entre elles, ce à quoi elles étaient destinées. La surimpression d’une grille typographique révèle la matrice du pliage et joue avec les codes que la travailleuse de l’art a développés ces dernières années dans d’autres créations. Si vous ne connaissiez pas son travail, cette exposition est une entrée dans son univers.
Édouard Edy
Atelier Bingo
À l’artothèque* d’Hennebont y’a eu une exposition dans le cadre des Itinéraire Graphiques (12 oct – 15 déc 2024) avec Idir Davaine et Atelier Bingo (Adèle et Maxime).
J’ai participé au montage de l’exposition. On a peint chaque mur. Rose, orange, jaune, vert, noir. Des grands aplats. La pièce, entièrement blanche, à complètement changé avec les couches. Après la peinture on est passés à l’accrochage des pièces. Il y en avait des grandes et des minuscules. Toutes reposaient sur le principe du collage, mais déployé à travers différents médiums. Les toutes petites étaient des collages de papier sur du carton. Accrocher une série de rectangles de 10cm de longueur sur un grand mur c’était joli. Mais il faut pouvoir s’en approcher pour les voir. Ces petits cartons ont été accrochées à hauteur d’yeux. C’est souvent comme ça qu’on dit pour accrocher une pièce, à hauteur du spectateur. Pour accrocher à une hauteur moyenne, celle d’un adulte, souvent d’un homme. Alors c’est pas à hauteur d’yeux mais plutôt de quels yeux ?
Moi j’ai bien aimé le montage de cette expo et de comment c’était de se balader dedans. J’ai bien aimé cette pièce remplie de couleurs sur tous les murs.
L’artothèque se trouve dans un centre socio-culturel. La galerie est un des espaces de cette grande maison, puisqu’il y a pleins d’autres choses, comme la médiathèque, les archives, la mission locale… Ainsi l’artothèque est un lieu d’exposition public. Un lieu qui accueille beaucoup de groupes scolaires. Pendant l’accrochage on a parlé du fait que beaucoup d’enfants venaient ici, que pas mal de médiations étaient programmées pour l’expo. Alors on était content de cet amas de couleurs, on les a imaginés parcourir l’espace. On a aussi fixé les sculptures en céramique, avec de la pâte à fixe pour éviter la casse. Les sculptures devaient être sur des socles haut pour éviter que les enfants les touchent. Finalement au dernier moment un des socles a été tourné pour qu’il soit plus bas, pour une meilleure disposition des éléments. Mais les accrochages aux murs n’ont pas été réfléchis en fonction du public accueilli. Le public en question n’est pas exclusivement composé d’enfants, alors la question ne se pose pas, la moyenne est l’adulte. L’enfant a l’habitude de vivre dans un monde d’adulte. Alors ces petits rectangles sur le mur jaune ont été accrochés à 1m60 environ, à notre taille, nous qui accrochions. Je me demande comment les enfants voyaient ce mur jaune. De biais.
julie vanazzi



*une artothèque est un lieu dédié à la diffusion des œuvres d’arts. Basé sur le principe d’une bibliothèque et le prêt de livres, une artothèque prête des œuvres d’art. Celle d’Hennebont est aussi composée d’une salle d’exposition.