Édouard Edy, Edy Édouard, personnage haut en couleur, long manteau marron, écharpe colorée, toujours vibrant. Il a fait une entrée fracassante en 4ème année en 2023 et est reparti aussitôt en Erasmus en Colombie. Laissant un petit vide derrière lui. Absent physiquement mais toujours présent dans nos boîtes mail. Il ne manque jamais de nous transférer les informations syndicales concernant l’école signant ses mails d’un “belle journée”.

À la base, rien ne destinait Édouard à entrer aux beaux-arts. Il a grandi dans un milieu paysan où l’art n’était pas vraiment une question à l’ordre du jour. C’est au lycée, grâce à ses amis et ses enseignants qu’il s’ouvre et découvre le milieu artistique. En bac littéraire, option histoire de l’art, il a des heures de théorie, fait des voyages, va voir des expos, etc. Pour lui, le dessin et notamment l’aquarelle sont des moyens de détente. Il dessine instinctivement sans trop réfléchir et son arrivée aux beaux-arts ne s’est pas faite automatiquement.  
Il a d’abord fait une licence d’histoire et d’anthropologie et décidé de s’engager dans un service volontaire en Espagne, dans un tout petit village, avec un seul habitant permanent. Mais dans ce village, il y a un lieu d’exposition et des ateliers pour accueillir des artistes en résidence, ainsi qu’une auberge de jeunesse et un jardin en permaculture. Là-bas, il a commencé à développer plus précisément une pratique artistique. Il a rencontré des artistes d’horizons différents et participé notamment à une sculpture collective en terre avec la population locale invitée à créer des briques avec des matériaux récupérés dans différents villages.  

En revenant en France, Édouard a eu envie de développer des projets artistiques et s’est inscrit aux cours publics de l’EESAB de Brest, en parallèle de ses cours d’anthropologie à la fac. Pendant la période du Covid, il a décidé de tenter le concours pour entrer aux beaux-arts dans le but d’approfondir ses connaissances techniques. Il a réussi le concours et s’est donc inscrit en 1ère année à l’EESAB de Brest en 2020. Chemin faisant, le voici en DNSEP AVJ à Lorient. Ici, il veut continuer de militer mais veut s’inscrire dans quelques choses de plus large, essayer de toucher plus de personnes, de sensibiliser par son art à des questions politiques et sociales essentielles à ses yeux. 

Sa pratique artistique est diverse. Il n’a pas de medium de prédilection. Il aimerait pouvoir se perfectionner dans tous les domaines. Cette année, il nous a montré sa maîtrise du collage. Pour lui le collage c’est un médium d’accès facile, il découpe et récolte dans les choses de la vie quotidienne, un magazine, un journal, un prospectus, un calendrier des pompiers… 
Sa pratique artistique se met au service de messages politiques qu’il veut faire entendre, de ses convictions. L’œuvre participative à laquelle il a pris part en Espagne lui a ouvert une voie. Co-créer est pour lui un moyen de faire coïncider son art et sa vie militante.  

Chaque soir quand il part, avec sa sacoche à la main, il souhaite une “belle soirée” à tout l’atelier.