Lou-Anne fait de la photo, et avant d’arriver en AVJ en 2023, elle a passé trois ans dans une école de photographie à Paris. Son projet porte sur des questions sociales, des sujets qu’elle aborde par la photographie et la réalisation d’éditions. Lou-Anne s’est rendu compte que ça faisait longtemps qu’elle s’intéressait et pratiquait la photo documentaire.
En 2020, Lou-Anne avait envie de partir à l’étranger pour réaliser un projet photo. Elle a trouvé un service civique en Roumanie, à l’association Stea (“étoile” en roumain) qui s’occupe de l’accompagnement d’une communauté Rom. Cet accompagnement se fait au niveau administratif, éducatif, de l’emploi, de la santé… Lou-Anne s’occupait de la communication de l’asso. L’une de ses missions était de prendre en photo les enfants lors des activités socio-éducatives, notamment pour les envoyer aux sponsors.
En dehors de l’asso, Lou-Anne a créé des liens avec les enfants de la communauté. Elle a réalisé des photos des enfants pour nourrir son projet. Elle a toute une masse d’images de cette année passée avec eux. Elle a essayé plusieurs fois de s’en emparer, sans succès. Elle ne savait pas comment se positionner éthiquement. Qu’est-ce que signifie prendre des photos d’enfants appartenant à une communauté discriminée ? Elle sait que la photographie a été un des piliers pour véhiculer et légitimer les clichés racistes sur les communautés Roms et Tziganes au fil de l’histoire.
Lou-Anne ne veut pas participer à cette histoire.
Alors cette année, elle a orienté ses recherches pour son mémoire de DNSEP autour des questions éthiques dans la photographie par rapport aux communautés qui sont marginalisées.
Lou-Anne regarde la société et ses réflexions nourrissent son travail. Pour elle, il est important de toujours replacer ce dont elle traite dans son contexte social. Le vêtement comme objet social est un des sujet qui traverse sa pratique artistique. Grâce à sa formation aux Gobelins, Lou-Anne a des connaissances en photographie de studio et de mode. Celles-ci lui ont permis de se questionner autour des représentations actuelles du vêtement. À l’avenir, elle aimerait les travailler plus globalement et frontalement.
Voici mes quelques mots sur Lou-Anne Oléron, actuellement aux beaux-arts
de Lorient en DNSEP Arts Visuels pour le Journalisme.
julie vanazzi, mai 2024