Recherches sur le thème de la manifestation et de la colère, 2023

Étudiante en quatrième année dans le Master Arts Visuels pour le Journalisme de l’EESAB Lorient, Rébecca Daniel place le militantisme et l’action collective au cœur de sa pratique artistique. Diplômée en 2024 d’un DNA en Image et Narration à l’ESAL d’Epinal, elle s’intéresse actuellement à la notion de collectif, et à l’action collective sous toutes ses formes, après avoir travaillé sur le thème de la manifestation pendant son DNA. 

Rébecca évoque le punk et la free-party, qui sont deux cultures du vivre-ensemble auxquelles elle est attachée personnellement. Quelle que soit la forme empruntée, elle propose avant tout un art ancré dans le réel. Elle utilise différents médiums : portraits à l’encre de chine, photographie, prise de son.  Même dans le cadre de récits fictifs, son but est de parler d’expériences, de vécus, d’émotions réelles : “raconter la vie des autres, ou la mienne en parlant des autres aussi”.“J’aime le côté solidaire où tout le monde s’aide et fait à manger pour tout le monde, on fait de la musique pour tout le monde.” 

Issue d’une famille d’agriculteur·ices, elle commence son parcours militant au lycée, à travers la lutte pour le climat et les gilets jaunes. Rébecca explique qu’elle a commencé l’année dernière à lier le militantisme avec sa pratique artistique. Elle a commencé à produire beaucoup de visuels et de travaux sur les manifestations, notamment auprès de ses camarades de lutte. Elle explique : “Je me suis rendu compte qu’être artiste, c’est une manière supplémentaire de participer dans les manifestations”. Rébecca a commencé, dans ce cadre, à enregistrer des copaines de mobilisation sur la colère qui les animait. Elle a mené ce travail en réalisant des interviews libres, souvent dans des cafés, des bars, chez les gens. 

Cette année, elle a choisi de mettre en lien la notion de formes collectives dans le militantisme et celle de “care” (l’idée de prendre soin) dans son travail et ses recherches. Elle s’intéresse aux travaux de Kristin Ross, notamment son ouvrage La forme-commune, qui parle de la manière dont les gens prennent en main le fonctionnement de leurs vies, et essayent de s’émanciper et de s’autonomiser par rapport à la société qu’on nous propose. Elle s’intéresse aux nouvelles formes d’habiter politiquement et poétiquement le monde en mélangeant texte et dessin à l’encre de chine pour donner vie à ses idées.