Remi est souvent avec son carnet A4 à reliure qu’il pose en format paysage. Avec un feutre noir, ces extensions se déplacent avec lui d’une pièce à l’autre. J’ai l’impression que mon œil tombe sur lui à chaque fois qu’il tourne une page pour en commencer une autre. La page blanche ne reste pas. Entre ses inspirations nourries par le graffiti et ses personnages sur les hauts des pages, il y a son urgence à dessiner. Ses carnets sont pour lui, beaucoup du reste pour les autres.
Il a envie de parler des foules dans les mouvements populaires et sociaux. Ces évènements, où il se rend depuis quelques années entre Paris, Orléans, et Lorient, avec son appareil photo, dessinent d’un trait fort et en zigzag son espace de compréhension, d’observation, de lutte et de travail.
De manifestation en manifestation son regard s’arrête sur les formes graphiques et plastiques qu’il collectionne comme le ferait un archiviste. Pour lui ces formes sont autant, voire plus intéressantes que l’évènement qu’elles illustrent. Comme pour le graff, il est touché par les jeux qui se crient et se créent entre les lettres, les dessins et l’investissement de l’espace public dans lesquels on les trouve.
Après son BTS en design graphique, il voulait se donner la possibilité d’expérimenter davantage afin de trouver une liberté dans ses créations et de pouvoir leur donner une chance de grandir autrement.
Il est reconnaissant de cette expérience qui lui a transmis des méthodes réelles avec lesquelles il peut désormais travailler pour des travaux de commande.
Il se concentre maintenant plus sur le sensible.
De larges impressions et multitudes d’éditions entourent sa table à l’école.