La notion de collection. Ancienne comme récente. Terminée ou non, reprise, abandonnée ou en progression. Accompagnée d’un passif, étant recueils de traces du passé, d’un vécu, d’événements. Devient collection, une collecte d’objets, de photos, de dessins, de bouts de tissus, de plastiques ou tout autre matériau dont le collectionneur active la notion de propriété et reconnais cet amas en tant que « collecte » ou « collection ».

Collecte : (latin collecta, de colligere, réunir) Action de réunir des choses, des dons, des signatures, des données.

Collection: (latin collection,-onis) Réunion d’objets rassemblés et classés pour leur valeur documentaire, esthétique, pour leur rareté, pour leur aspect affectif, émotionnel.

Quand débute une collection ? A partir de combien d’objets ? Il y a t-il une fin ? Un cairn est-ce une collection ? S’il est crée à partir de plusieurs individus sans réelle volonté de collecter ni de notion d’appartenance, peut-on parler de « collection » ?

Cette notion de collectionner m’interpelle : les cartes d’anniversaire de mon l’enfance, les dessins de ma petite sœur, de mon cousin, un flyer d’un ancien spectacle de danse de fin d’année, des billes, des nacres (collection abandonnée). Des morceaux de vies. Une nostalgie et un sourire qui arrive en relisant certains passages et petits mots. Ces morceaux de papiers se sont entassés. D’autres du même type se sont retrouvés à d’autres endroits. La mallette violette où ils sont conservés, était trop pleine il a fallu faire un choix, jeter ou trouver un autre endroit où stocker/garder ces souvenirs colorés. Sur certaines lettres l’encre commence à s’effacer, de l’eau a du abîmer le contenu d’une autre. L’écriture enfantine, la calligraphie hésitante, les fautes d’orthographes, les dessins, les adresses depuis longtemps quittées, reflets de personnes ayant fait partie de notre vie, continuant à en faire partie tout autrement car le temps à passé, l’enfant a grandi. Pourtant les souvenirs d’une petite sœur déguisée en fée, d’une maison ou régnait une harmonie parentale, en remontant plus loin, un accident, du sang, une soirée gravée à jamais. Des souvenirs revisités, d’autres oubliés. Des écrits de différents membres de la famille concernant ma naissance. Une carte achetée mais non remplie ni postée.

A quoi cela sert-il de garder ce genre de cartes et babioles ? Se rassurer ? Se replonger dans des souvenirs avec un peu d’aide ? Penser à des personnes du passé ? Se rassurer du fait que l’on a été aimé, que les personnes auxquelles on tient tiennent également à nous ? C’est assez égoïste tout de même… Créer ce pêle-mêle, que signifie t-il ?

Un dessin d’une tortue permet de faire remonter le souvenir d’une petite figurine de cet animal affectionnée tout particulièrement. Les photographies imprimées, gardées tout aussi précieusement ne semblent pas avoir le même statut. De quelle manière scanner, « immortaliser » les billes ? Dans leur sachet ? Séparément pour pouvoir les agencer au fur et à mesure dans la construction de l’image finale ? En rassemblant ces collections en une image, celle-ci peut être interprétée comme étant un autoportrait en quelque sorte. Un autoportrait d’un temps passé.

Dans ma mallette violette, du temps où j’étais enfant, il y a :

Dix neuf cartes postales

Dix dessins

Trois mots/lettres

Deux affiches/flyers